OEUVRES      ^   SCULPTURALES

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ART D’IMPRESSION [2D]

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COMMISSARIATS / MÉDIATION


EN JAUNE CE QUI IMPORTE*
[présenté à JAUNE, encan-bénéfice 2011 du centre Diagonale, Montréal]
*collection privée


En jaune, ce qui importe est une oeuvre sculpturale relationnelle qui explore les zones où les subjectivités de l’artiste et du spectateur se chevauchent. Un texte explicatif de l’oeuvre et des notions importantes qui l’ont inspirée est présenté au public sous verre. Un surligneur jaune est fixé au cadre par une ficelle. Lorsque l’oeuvre est achetée, son acquéreur et l’artiste se rencontrent (au moment de la transaction ou à une occasion subséquente), ouvrent ensemble la monture du cadre, en extraient le texte, discutent des enjeux et implications de son contenu puis, selon leurs affinités réciproques, relèvent à l’aide du surligneur les passages importants. L’acquéreur de l’oeuvre peut effectuer seul cette dernière étape s’il préfère. Aussi, bien que les annotations à l’aide de tout autre médium (stylo, crayon) ne soient pas encouragées, un acquéreur qui verrait pertinent d’en ajouter, n’irait pas explicitement à l’encontre des volontés de l’artiste, qui désire que son oeuvre reste « ouverte ». 

À chaque nouvelle entreprise je me confronte volontairement à une discipline ou un lieu différent dont je doit manipuler les ressources afin d’en révéler les modalités insoupçonnées, la portée symbolique cachée. Mon travail devient alors celui metteur en scène qui réorchestre les éléments qu’on lui donne afin de produire du sens, de souligner les forces et les tensions du système dans lequel il est appelé à évoluer. Dans ce cas-ci, les paramètres du jaune, et de la fibre ont été incorporé dans ma pratique. Le lien entre la couleur jaune et l’objet banal qu’est le surligneur transforme le geste d’annotation en un geste de glorification, de rencontre. Le jaune de vient la couleur de ce qui importe et le surligneur devient un objet presque sacré. Le lien avec la fibre, certes plus ténu se retrouve particulièrement, ni dans l’usage du papier, ni dans l’usage ( toutefois pertinent ) du texte comme trame de l’œuvre, mais plutôt dans son aspect relationnel. Cette réinterprétation ou sculpture du tissu social, son lien avec la refonte par le texte et par la relecture de l’histoire prisée par le courant féministe sont à l’origine de la pièce. Bref, le texte (comme manifeste ou comme outil de dialogue), le travail artisanal des textiles et les idéaux « démocratisants » de l’art féministe (et j’espère, peut-être naïvement,  l’art en général) sont les trois pôles entre lesquels cette œuvre se positionne.

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